Ces dernières sont menées sur site ou en dehors auprès d’une diversité de réseaux d’acteurs dans les territoires maraîchers : démarches participatives intégrées aux protocoles de conception-évaluation de systèmes expérimentés et visant le partage d’expériences et de savoirs, enquêtes de pratiques et de caractérisation de stratégies de production et de commercialisation, traques aux innovations.

Cette articulation entre plusieurs types de dispositifs vise à (i) intégrer et opérationnaliser des connaissances scientifiques portées par les chercheurs en science du végétal et en écologie, (ii) identifier et mobiliser les connaissances plus empiriques portées par les acteurs dans des démarches de conception et d’évaluation participatives ou de traque aux pratiques innovantes, (iii) conduire sur plusieurs années des dispositifs pour l’étude des effets des pratiques à moyens termes (sur le sol notamment) ou permettant l’amélioration progressive des prototypes alors conçus et évalués pas à pas, et (iv) favoriser le partage et la mise en circulation de connaissances, qu’il s’agisse des connaissances produites par les dispositifs ou de connaissances expertes.

Les dispositifs mis en œuvre actuellement dans l’UE traite des questions suivantes :

  • Quelles pratiques agricoles, combinaisons de pratiques ou systèmes de culture permettent de s’appuyer sur la biodiversité (cultivée ou spontanée) pour bénéficier des services écosystémiques associés ?
  • Quelles pratiques agricoles, combinaisons de pratiques ou systèmes de culture permettent de réduire les pressions exercées par les systèmes maraîchers sur les ressources naturelles ?
  • En quoi les pratiques mises en œuvre dans les systèmes maraîchers agroécologiques constituent-elles un frein ou un levier à la commercialisation des produits qui en sont issus ?

Par ailleurs, l’UE Maraîchage s’appuie sur les dispositifs expérimentaux qu’elle met en œuvre pour élaborer des méthodes et outils permettant d’accompagner la transition vers des systèmes maraîchers agroécologiques. Il s’agit notamment d’identifier, formaliser et mettre en circulation les connaissances produites dans l’action de conception – notamment via l’expérimentation système de longue durée en station – et utiles pour la reconception ou l’exploration d’autres acteurs. Les travaux contribuent aussi au développement ou à l’adaptation d’outils numériques visant à faciliter la conception et/ou l’évaluation de systèmes maraîchers diversifiés (e.g. outils de simulation permettant de concevoir et évaluer des successions culturales ou des assolements diversifiés, conception d’un système d’information visant à capitaliser de manière collaborative les données existant sur les cultures légumières en rotation…).

Les différentes activités mises en œuvre par l’UE Maraîchage s’inscrivent dans une démarche d’innovation ouverte qui vise à associer, avec les chercheurs et expérimentateurs, les acteurs et parties prenantes des filières et territoires tout au long du processus. L’objectif est de mobiliser ces parties-prenantes pour stimuler une innovation intégrant les enjeux des territoires et des entreprises mais aussi de renforcer la capacité d’appropriation des résultats en phase de conception initiale, pendant et après le test : partager les connaissances préalables, cerner et partager les problèmes à résoudre et les voies innovantes retenues, définir les indicateurs de caractérisation et d’évaluation, partager la formalisation des résultats et leur dissémination. A ce titre, le site expérimental de l’UE n’est pas seulement mobilisé comme le support physique au test des pratiques, mais aussi comme un lieu intermédiaire permettant la formation, l’échange et le partage de questions et de connaissances scientifiques et opérationnelles entre acteurs d’horizons divers, y compris ceux n’ayant pas directement participé ou suivi les expérimentations.

De ces activités de recherche et d’expérimentation finalisées et de ce partenariat diversifié, l’UE Maraîchage capitalise et diffuse une expertise technique et méthodologique originale à INRAE sur les systèmes maraîchers notamment méditerranéens. L’UE Maraîchage porte également une expertise reconnue sur la diversité et les spécificités des systèmes maraîchers, sous abri mais aussi de plein champ, qui coexistent dans les bassins de production et les territoires (systèmes de culture, de production), ainsi que sur les enjeux liés aux spécifications des filières. Enfin, l’UE Maraîchage portant une connaissance des réseaux d’acteurs institutionnels, économiques ou encore liés à l’innovation et à l’accompagnement de la production, elle contribue à l’animation et aux travaux de collectifs pluri-organismes au niveau national voire européen. L’ensemble de cette expertise est mobilisé en particulier via la forte contribution de l’UE Maraîchage au GIS PIClég et ses groupes de travail (GT Systèmes de culture en particulier) ou groupes exploratoires (GE Légumes et péri-urbain), au réseau Dephy, au RMT Alimentation locale, à l’enseignement supérieur ou agricole, aux commissions CEPP[1] et aux réseaux portés par le CTIFL ou l’ITAB en lien avec les stations régionales d’expérimentation.

 

[1] Registre national des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP)