[SUMCROP] Retour sur les journées « changement climatique et agroécologie » à l’UE Maraichage
Dans ce bilan de trois journées du Séminaire inter-unités ASPECT 2024 soutenu par le métaprogramme SumCROP, Amélie Lefèvre [UE Maraîchage], Sylvaine Simon [UERI de Gotheron - SPE] et Coralie Triquet [UE Epoisses - Dept SPE] mettent en lumière les travaux des UE-IE cherchant à explorer, avec l’unité Agroclim, les questions de transition agroécologique sans pesticides dans un contexte de changement climatique. De la formation à l'agroclimatologie à la formalisation des connaissances issues des expérimentations, ces moments de prise de recul étaient l'étape nécessaire et préalable dans la conquête de ces enjeux, découvrez les détails de ce séminaire.
Cet article paraîtra également dans la Lettre des Unités Expérimentales : LUE N°37 d’avril
En novembre 2024, trois Unités Expérimentales végétales [UE Maraichage] d’Alénya, [UERI de Gotheron] en arboriculture et [U2E à Bretenière] en grandes cultures et l’[Unité de Service AgroClim] ont initié un travail commun dans le cadre du projet ASPECT soutenu par le métaprogramme SumCROP. Ce projet a notamment été l’occasion d’une rencontre des quatre collectifs sur le terrain pendant trois jours.
Le projet ASPECT
L’idée de départ d’ASPECT (Agroécologie Sans PEsticides et adaptation au Changement climaTique), était d’explorer les questions de transition agroécologique dans un contexte de changement climatique, avec comme support de réflexion les connaissances acquises et les expériencesvécues sur le terrain dans le cadre des expérimentations système menées dans les trois UEs. Dédiés à des filières différentes, ces dispositifs ont en commun d’expérimenter des dispositifs en agroécologie sans pesticides selon des approches et des questionnements similaires. Volontairement très innovants et en rupture, ces systèmes s’appuient sur la biodiversité cultivée et sauvage pour produire et misent sur les régulations biologiques comme principal levier pour se passer des pesticides et ainsi augmenter la durabilité des productions. Mais ces systèmes expérimentés sont également tous confrontés au changement climatique en subissant les impacts d’aléas météorologiques de plus en plus fréquents et extrêmes. Les objectifs de recherche évoluent d’ailleurs, car ces collectifs cherchent à concevoir et d’évaluer des systèmes de culture de demain qui s’adaptent aux effets du changement climatique, voire qui participent à son atténuation. Seulement, il n’est pas si évident de prendre en compte les enjeux à la fois de transition agroécologique et de changement climatique car, en pratique, certaines options techniques sont convergentes quand d’autres remettent en question l’un ou l’autre des enjeux.
Un voyage d’étude pour échanger entre pairs sur le terrain
Pour se former avec des spécialistes en agroclimatologie, trouver des sources d’inspiration et partager ses propres initiatives entre pairs, un voyage d’étude a été organisé en novembre. Les objectifs de ces trois journées étaient de (i) développer les compétences des expérimentateurs sur les enjeux de la transition agroécologique et du changement climatique, (ii) formaliser les connaissances disponibles issues des expériences et expérimentations, et (iii) favoriser la prise de recul et la créativité dans les collectifs par des regards croisés sur les pratiques et les systèmes. Ajoutons à cela l’objectif de convivialité et d’interconnaissance entre agents INRAE de régions, filières, disciplines et métiers contrastés. Ainsi, 45 techniciens et ingénieurs des quatre unités se sont retrouvés dans l’Hérault au Domaine Départemental de Restinclières, avant de rejoindre les Pyrénées-Orientales le soir-même. Les deux journées suivantes se sont déroulées sur le domaine de l’UE Maraîchage.
La visite du site expérimental de Restinclières a été guidée par Pierre-Eric Lauri [UMR ABSys], Montpellier. Il a présenté les travaux en agroforesterie qu’il y conduit avec son unité en présentant les essais de plusieurs parcelles contrastées. Cette visite a donné lieu à de premiers échanges sur l’adaptation au changement climatique et les avantages de ces systèmes multi-strates par rapport aux aléas climatiques, par exemple en termes de stress hydrique et de gestion de l’irrigation qui sont des problématiques majeures sur le site, ou encore sur l’effet des ombres portées des arbres sur la culture annuelle ou sur les fruitiers (ex. moindres rendements, mais moins de coups de soleil sur fruits). Cela a aussi été l’occasion de discuter des aspects pratiques de conduite de tels dispositifs de longue durée d’expérimentation portant sur des systèmes complexes et innovants.
Pour introduire la deuxième journée, Marie Launay et Iñaki García de Cortázar-Atauri ont présenté leur unité de service Agroclim, les outils et services agrométéorologiques et climatiques mobilisables, et proposé un panorama des connaissances actuelles sur le changement climatique, sa modélisation et ses impacts notamment vis-à-vis des systèmes agricoles. Cette contribution a nourri la réflexion collective autour de bases scientifiques communes. Ensuite, les trois UEs se sont présentées en témoignant d’exemples concrets d’aléas climatiques impactant les activités d’expérimentations et les systèmes de culture et de la prise en compte (ou non) du changement climatique dans le choix des pratiques agricoles.
Les deux demi-journées suivantes ont combiné visite de terrain, ateliers en sous-groupes et discussions en plénière. Des ateliers thématiques ont permis d’échanger par groupe de 5 à 9 personnes sur les acquis et expériences des collectifs sur des dimensions appliquées, qui concernaient le quotidien des 3 UEs et à l’interface entre agroécologie et changement climatique : Gestion des sols, de la matière organique et des adventices ; Cultures et stress thermique ; Diversification ; Gestion des bioagresseurs ; Disponibilité et gestion de l’eau ; Condition et organisation du travail. Pour finir, un travail plus exploratoire a été conduit en sous-groupes pour prendre en compte les projections climatiques et les connaissances et expertises relatives aux trois productions afin d’imaginer un système agroécologique produisant fruits, légumes et grandes cultures en 2050, dans les trois territoires des UEs. Cet exercice a été l’occasion pour tous de sortir de son expertise technique et de sa zone de confort pour imaginer des systèmes mixant les trois productions et leurs filières, mais aussi d’autres éléments supplémentaires comme l’agroforesterie ou l’élevage.
Prendre à la fois du recul et de l’élan !
Sur le fond et la forme, ces trois journées ont, de l’avis général, été bénéfiques. Sortir de son quotidien et organiser ces trois journées suppose un effort individuel et collectif qui a été largement récompensé par l’enrichissement en connaissances diverses, la prise de recul sur ses propres systèmes de culture et les indispensables moments de convivialité au cours des trois jours.
Ce double enjeu de réduction des pesticides et de changement climatique permet de définir un cadre de travail qui répond à des questionnements et besoins actuels de nos collectifs expérimentaux et qui semble faire écho plus largement aux questions actuelles à INRAE et dans le monde agricole. Les domaines expérimentaux vivent et documentent le changement climatique et ses effets sur les systèmes agroécologiques ; une invitation à davantage expliciter et faire connaître ce vécu a été formulée. Via une analyse réflexive et transversale entre les dispositifs et filières, ce projet a permis de prendre du recul sur les enseignements en lien avec changement climatique et d’identifier les verrous, les antagonismes ou synergies, voire des questions de recherche en lien avec ce double enjeu. Tous les participants et participantes s’accordent sur l’intérêt de ce type d’échanges entre pairs, basés sur l’opérationnel en lien avec les questions scientifiques. Les enjeux sont majeurs, parfois anxiogènes, et réfléchir ensemble pour les aborder donne de l’élan pour de futurs projets qui devront à nouveau rompre avec les spécialisations de nos thématiques et filières.
Autrices : Coralie Triquet [UE Epoisses], Amélie Lefèvre [UE Maraîchage) et Sylvaine Simon [UE Gotheron]
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